Cet ancêtre a marqué le début de mes recherches, il y a de cela plus de 10 ans, car c'est avec lui que j'ai découvert le piège de l'homonymie. Le prénom de sa fille, Marie Jeanne, et son nom de famille particulièrement courant dans le Finistère, ont failli avoir raison de toute une branche de mon arbre !
J'ai découvert grâce à ce cas, le risque inhérent à toute recherche généalogique de prendre un individu pour un autre et de s'octroyer une ascendance qui n'est pas la sienne. Et c'est en recoupant les informations à partir des actes authentiques que j'ai détecté l'erreur et que j'ai du renoncer aux 6 générations que j'avais cru avoir retrouvées.
C'est l'écueil que rencontrent au début beaucoup d'amateurs qui, grisés par la foultitude des données mises à disposition sur Internet sur les sites spécialisés ou les associations, remontent le temps et reconstituent en fait de "fausses généalogies". Grâce à ce faux-pas, j'ai changé ma façon d'envisager mon travail de recherche, en considérant les actes comme seule base fiable pour effectuer mes recherches. Certes, les recherches avancent moins vite, il faut se déplacer (et encore, il y a de plus en plus d'archives en ligne), mais le résultat gagne en qualité et surtout en richesse grâce à tous ces petits détails que l'on trouve dans les documents et qui sont autant de fils à tirer pour dérouler des histoires oubliées.
Bateaux de pêche alignés à quai dans le port. (vers 1920) - Archives Départementales du Finistère (21 Fi 308) |
L'ironie de Philibert
"Tu es né à Cléden-Cap-Sizun, dans la baie de Douarnenez. Il faut croire que la vie rude de tes parents cultivateurs n'était pas très enviable, que les travaux des champs ne t'intéressaient guère. J'imagine que voyant les bateaux passer tous les jours dans la baie, tu as rêvé de partir toi aussi à l'aventure.
Un jour de l'été 1853, du haut ton 1m39 et de tes 11 ans, tu te présentes au bureau du personnel de la Marine pour devenir mousse. Le lendemain, tu embarques pour 4 mois sur le "Marie Josèphe" au port de Douarnenez. Bravant le danger et probablement l'inquiétude maternelle, il s'agissait pour toi du début d'une longue carrière de marin.
À 18 ans, tu pars vers le Havre pour monter à bord de trois-mâts de la marine marchande basés du Havre. Tu voulais voir du pays ? Te voilà servi ! Quinze mois plus tard, tu t'engages dans la Marine Nationale et part effectuer 6 années sur différents cuirassés et frégates, qui te mèneront de Brest à Toulon et, notamment jusqu'au Mexique en 1862.
En 1868, tu es de retour dans la baie. Congédié de la Marine, tu décides de t'installer comme patron de pêche. Tu te maries et fais construire un canot. La pêche a lieu entre avril et septembre, car ton embarcation est trop petite pour affronter les tumultes du raz de Sein le reste de l'année. D'octobre à mars, tu embarques comme matelot sur d'autres bateaux plus grands. Petit à petit ton activité de patron de pêche te suffira, tu embaucheras jusqu'à 6 hommes en même temps sur tes 3 bateaux successifs. Il en sera ainsi jusqu'en 1903 et l'heure pour toi de la retraite...
C'est dans les archives de la Marine que j'ai pu reconstituer ton parcours. Parmi cet ensemble d'une dizaine de feuillets, éparpillés dans des registres aussi complets que denses, détaillant par décennie, chacun de tes embarquements. Mais malgré cette abondance d'informations, rien n'indique à quelle flottille* tu appartenais. C'est tout le paradoxe du contenu de ces archives.
Quand j'ai découvert qu'un de tes bateaux s'appelait "Ironie", j'y ai donc vu comme un clin d'oeil."
* À Douarnenez, on trouvait 3 flottilles : les sardiniers, les thoniers et les langoustiers.
Un jour de l'été 1853, du haut ton 1m39 et de tes 11 ans, tu te présentes au bureau du personnel de la Marine pour devenir mousse. Le lendemain, tu embarques pour 4 mois sur le "Marie Josèphe" au port de Douarnenez. Bravant le danger et probablement l'inquiétude maternelle, il s'agissait pour toi du début d'une longue carrière de marin.
À 18 ans, tu pars vers le Havre pour monter à bord de trois-mâts de la marine marchande basés du Havre. Tu voulais voir du pays ? Te voilà servi ! Quinze mois plus tard, tu t'engages dans la Marine Nationale et part effectuer 6 années sur différents cuirassés et frégates, qui te mèneront de Brest à Toulon et, notamment jusqu'au Mexique en 1862.
En 1868, tu es de retour dans la baie. Congédié de la Marine, tu décides de t'installer comme patron de pêche. Tu te maries et fais construire un canot. La pêche a lieu entre avril et septembre, car ton embarcation est trop petite pour affronter les tumultes du raz de Sein le reste de l'année. D'octobre à mars, tu embarques comme matelot sur d'autres bateaux plus grands. Petit à petit ton activité de patron de pêche te suffira, tu embaucheras jusqu'à 6 hommes en même temps sur tes 3 bateaux successifs. Il en sera ainsi jusqu'en 1903 et l'heure pour toi de la retraite...
C'est dans les archives de la Marine que j'ai pu reconstituer ton parcours. Parmi cet ensemble d'une dizaine de feuillets, éparpillés dans des registres aussi complets que denses, détaillant par décennie, chacun de tes embarquements. Mais malgré cette abondance d'informations, rien n'indique à quelle flottille* tu appartenais. C'est tout le paradoxe du contenu de ces archives.
Quand j'ai découvert qu'un de tes bateaux s'appelait "Ironie", j'y ai donc vu comme un clin d'oeil."
* À Douarnenez, on trouvait 3 flottilles : les sardiniers, les thoniers et les langoustiers.
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